Daniel Carcillo a raconté l'enfer qu'il a vécu à Tout le monde en parle dans un des moments les plus forts de la saison
Un témoignage à glacer le sang!
Récemment, Martin Leclerc de Radio-Canada levait le voile sur une histoire épouvantable en lien avec plusieurs anciens joueurs de hockey juniors de la LHJMQ, OHL et la WHL qui ont été victimes de différents types d’abus, notamment physiquement et sexuellement. Nous parlons ici de jeunes joueurs qui peuvent évoluer dans les trois ligues à partir de l’âge de 15 ans jusqu’à 21 ans.
Daniel Carcillo a disputé un total de 429 matchs dans la LNH sous les couleurs des Coyotes de Phoenix, des Flyers de Philadelphie, des Blackhawks de Chicago, des Kings de Los Angeles et des Rangers de New York. Il était l’un des membres de la formation des Blackhawks lors des conquêtes de la Coupe Stanley en 2013 ainsi qu’en 2015. S’il a vécu plusieurs beaux moments dans la LNH, il a malheureusement eu à vivre une période beaucoup plus sombre lors de son passage dans la OHL lorsqu’il n’avait que 16 ans.
Il est impossible de rester de glace en lisant l’article de l’excellent Martin Leclerc. Nous apprenons que de nombreux joueurs, dont Daniel Carcillo, ont été victimes de gestes épouvantables alors que plusieurs étaient encore mineurs.
Le journaliste a rapporté de nouveaux détails qui donnent froid dans le dos suite à un juge de la Cour supérieure de l’Ontario qui a rendu sa décision sur ce dossier au début du mois de février en lien avec une demande de recours collectif déposée en 2020 par Carcillo, Garrett Taylor et Stephen Quirk.
Carcillo a évolué dans la OHL, Taylor dans la WHL et Quirk dans la LHJMQ. Ils affirment notamment avoir été victimes de discrimination, de conduite homophobe, de violences verbale, physique et sexuelle.
Parmi les témoignages des victimes, vous pouviez notamment lire ceci :
''Les vétérans m’ont sauté dessus dans le vestiaire. Ils m’ont lancé sur une table, étendu sur le dos. Ils ont enrubanné des bâtons de hockey entre mes jambes et les bras. Ils m’ont bandé les yeux. Je me sentais impuissant. Je les ai sentis uriner sur moi et me lancer des objets. Ils ont enroulé une corde autour de mon pénis. Ils ont lancé la corde au-dessus d’une barre située au-dessus de moi et ils ont attaché un sac à rondelles à l’autre extrémité de la corde. Ils ont lancé des rondelles dans le sac jusqu’à ce qu’il devienne de plus en plus lourd.''
''Un bâton de hockey recouvert de crème analgésique chauffante a été inséré de force dans mon anus (…) les plus jeunes joueurs devaient monter sur une scène et offrir un spectacle aux vétérans. Les vétérans déféquaient sur la scène et forçaient des recrues à se lancer leurs excréments.''
''En une autre occasion, on m’a déshabillé et attaché à une table. On m’a ensuite fouetté avec ma propre ceinture pendant que tout le monde regardait. L’entraîneur est entré dans la pièce et il m’a aussi fouetté.''
''Les joueurs urinaient sur nous et nous lançaient des objets. L’entraîneur est entré, il a vu ce qui se passait et il est ressorti en riant […] Je me souviens aussi d'avoir été forcé d’attraper avec ma bouche des pommes qui flottaient dans l’urine de coéquipiers.''
''Lors du party des recrues, on m’a forcé à boire de l’alcool jusqu’à ce que je sois complètement saoul. On m’a forcé à manger des piments extrêmement forts jusqu’à ce que je ressente une douleur atroce. Je les suppliais de me permettre d’arrêter, mais ils refusaient. Le personnel de l’équipe était au courant pour cette soirée.''
Il y a désormais 16 autres anciens joueurs qui ont accepté de se joindre au trio afin de raconter l’enfer qu’ils ont vécu. C’est un total de 38 organisations de la LCH qui seraient impliquées dans les témoignages.
Voyant que la demande du recours collectif de Carcillo s’étalait sur une période de 50 ans, le juge Paul Perrell a finalement décidé de la refuser en mentionnant « qu’il lui apparaît déraisonnable, par exemple, de tenir des équipes du Québec ou de l’Ouest responsables des mauvais traitements subis par un joueur d’une équipe de la Ligue de l’Ontario. Et réciproquement. » selon un extrait de l’excellent texte de Martin Leclerc, que vous pouvez lire en entier en cliquant ICI.
Dans son verdict, le juge propose toutefois à Carcillo et aux autres plaignants de tenter de dénicher des victimes dans les 60 équipes de la LCH et qu’ensuite, il serait ouvert à entendre chaque cas individuellement. Une décision qui fait maintenant face à de nombreuses critiques.
Daniel Carcillo a accepté de se rendre sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle pour raconter son histoire en compagnie de Martin Leclerc.
Dans l’entrevue avec Guy A Lepage, l’ancien de la LNH raconte qu’il n’avait que 16 ans lorsqu’il a vécu les agressions. C’est seulement plusieurs années plus tard que les douloureux souvenirs sont revenus dans sa mémoire.
À ce moment, il a téléphoné à Theoren Fleury, un autre ancien joueur de la LNH qui a été victime d’agression sexuelle, pour en discuter avec lui. Ce dernier lui a dit qu’il était normal que les sombres évènements qu’il a vécus reviennent dans sa mémoire.
Carcillo affirme qu’il ne veut pas que son fils s’approche d’une patinoire pour l’instant. À l’âge de 25 ans, il est allé chercher de l’aide pour régler ses démons, notamment des problèmes d’agressivités. Il a compris que ce qu’il avait vécu avait un impact sur ses actions.
De son côté, Martin Leclerc affirme « qu’il y a une loi du silence qui fait que les joueurs n’osent pas dénoncer ».
L’entrevue en entier donne froid dans le dos et bravo à Daniel Carcillo pour son grand courage !
Vous pouvez l’écouter en visitant le lien plus bas :
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