La police contacte l'une des victimes alléguées de Philippe Bond
La victime aurait tenté de porter plainte il y a 15 ans, sans jamais être prise au sérieux.
Monde de Stars
La police de Gatineau aurait contacté jeudi après-midi à l'une des femmes qui aurait dit à La Presse qu'elle n'avait pas été prise au sérieux quand elle était allée porter plainte pour agression sexuelle contre Philippe Bond en 2007, rapporte le Journal de Québec.
« On encourage la victime à venir nous rencontrer et on a pris contact avec elle. On va faire un suivi avec elle pour voir où elle en est et si elle désire porter plainte. Si c’est le cas, nous allons évidemment produire un rapport d’événement et ce sera transféré à nos enquêteurs spécialisés en agressions sexuelles », a fait savoir Renée-Anne St-Amant, porte-parole de la police de Gatineau, au Journal de Québec.
Dans une longue enquête publiée jeudi matin dans La Presse, la dame a affirmé que l'humoriste lui avait fait faire une fellation forcée dans les toilettes de l'hôtel d'un casino. Elle aurait décidé de porter plainte deux semaines plus tard. Toutefois, les agents sur places auraient surtout mis de l'avant l'impact d'une telle plainte sur la carrière de Bond, convainquant la plaignante de partir.
Elle ne serait pas la seule. Une autre femme aurait vécu sensiblement la même chose en voulant porter plainte contre Philippe Bond au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Or, le devoir d'un policier de première ligne serait d'abord de transmettre un dossier aux enquêteurs spécialisés en la matière, selon un ancien responsable des enquêtes en matière de prostitution juvénile à la police de Québec et enseignant en technique policière, Roger Ferland.
« On dit au patrouilleur que lorsque quelqu’un lui parle d’agression sexuelle, tu prends du recul et tu appelles les enquêteurs pour ne pas brûler le dossier », rappelle-t-il, en entrevue au Journal de Québec. Il souligne que le statut social d'une personne visée par des allégations ne doit pas non plus avoir une influence sur le travail des agents de la paix. « J’espère que plus personne ne fait ça en 2022 et j’espère que ce n’est pas ce qui s’est passé. »
Une autre ex-policière, Lorraine Leblanc, qui a enquêté pendant 15 ans sur des crimes sexuels pour la police de Montréal, estime que « ce n'est pas au policier (en première ligne) de juger si c'est une agression sexuelle ou pas ».
Mais le fait que des policiers auraient eu du mal à prendre des plaignantes au sérieux souligne les défis pour une victime de dénoncer, selon Deborah Trent, directrice générale du Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal.
« Il faut se mettre dans la tête d’une personne victime, qui doit aller à un comptoir dans un bureau de police et doit s’adresser à un inconnu pour lui annoncer une histoire intime pour laquelle elle se juge probablement elle-même. Ça prend un courage fou », dit-elle au Journal de Québec.
Relisez l'excellent article de La Presse en cliquant sur le lien ci-dessous :
Et voici le message que Philippe Bond a publié pour annoncé qu'il se retirait de la vie publique à la suite de l'article :