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Monde de Stars

Malaise à Bonsoir Bonsoir: David Goudreault fige en direct en plein pendant sa lettre aux mal-aimés

Son pire cauchemar !

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C'est lundi que marquait l'émission Bonsoir bonsoir marquait son grand retour en ondes, pour une quatrième saison à ICI Radio-Canada Télé. Fidèle aux éditions précédentes, le slammeur David Goudreault était sur le plateau pour y lire sa toute première lettre de l'été, cette fois-ci adressée aux malaimés.

Les aléas du direct font qu'il est difficile parfois de pallier les imprévus. Et le premier épisode de la saison a donné lieu à un malaise, lorsque David Goudreault a figé sur scène. 

C'est que le prompteur sur lequel il lisait a connu une panne. Le poète a donc dû arrêter sa lecture, avant de ne pouvoir la recommencer du début que quelques minutes plus tard.

Après la lecture de son poème, il est venu s'asseoir avec l'animateur, Jean-Philippe Wauthier, et l'invité de la soirée, Louis-Josée Houde. 

« J'ai fait ce cauchemar à plusieurs reprises dans les 10 dernières années. D'être sur scène et d'avoir un blanc de mémoire ou d'avoir un prompteur radio-canadien qui m'abandonne à un moment crucial », a-t-il alors confié. 

Mais heureusement, il a pu relire sa lettre en entier. 

Voici le texte complet :

« On n’a pas besoin de toi

Mais toi, t’as peut-être besoin d’une lettre d’amour aux mal-aimés

Aux poqués, habitués de manger de la misère et des pâtes

Même que parfois, il manque de pâtes

Aux mal-attentionnés, qui ont manqué d’intention

Aux derniers choisis de la classe

À celle qui se met en équipe avec elle-même

Toujours un peu à part, à la table des petits

Au bureau des psys, à traiter le syndrome de l’exclu

Comprends-tu? On n’a pas besoin de toi!

Aux maladroites, aux malagauches

À l’extrême centre, pelleteux de nuages qui se perdent dans les nuances

Qui retrouvent leurs idées dans aucun parti

Celles qu’on maltraite, ceux qu’on traite de conspis,

Qui s’inquiétent sur le net ou dans les convois de camions

Et qui garde cette drôle d’impression

Qu’on se fout de leur angoisse et de leur gueule

Qu’on a le vertige à force de les regarder de haut

Vous n’avez pas tort, pour vrai, c’est très pas faux…

On n’a pas besoin de vous!

Celle qui met tellement d’eau dans son vin, que ça goûte pu rien

Celui qui manque de dope ou de dopamine passé midi

Ceux qui peinent à se relever entre deux rechutes

Celles qui font leur temps, ceux qui le perdent en dedans

Donnacona, Joliette ou Bordeaux

Derrière le petit écran, les préjugés ou les barreaux

Aux séparés de la pandémie, aux ignorés de la CPU

Aux artistes, travailleurs autonomes

Qui ont tout misé sur l’effort, et qui ont tout perdu

Ceux qui s’ouvrent le cœur, même si on crache dedans

Celles qui font plein de fautes en écrivant leur détresse

Ben non, Cynthia, « Ce matin, ça va vraiment mal »,

ça ne prend pas de s

Hey, on n’a pas besoin de toi!

Ceux qui se trouvent trop communs

Vie beige, 5 pieds 7, les yeux bruns

Toujours bon dernier, qui rêverait juste une fois, d’être numéro un…

Ou deux ou trois ou quatre au pire!

Pis toi qui fais un pas de trop, un pas de travers

T’as oublié de te prendre au sérieux

Entre deux bons livres, t’as écrit un mauvais couplet

Attends un peu, je connais le refrain

Passe la caravane et jappe les chiens

Si tout va mal, tout ne peut qu’aller mieux

Mais y’a des matins où l’horizon

Ne voit pas plus loin que le bout de son néant

Reste couché, passe ton tour, passe pas go, réclame rien

On n’a pas besoin de toi!

Tes deuils sont trop lourds, tu pues l’injustice

T’as perdu ta joie de vivre

Quelque part, dans un corridor de Ste-Justine

Dans les bras d’un monstre, au fond d’un bar

Attends, reprends ton souffle, ça va passer

Pis si ça passe pas, souffre, mais ne va pas te passer

Crève pas pour rien, meurt pas pour eux

Va pas te pendre au bout de ton chapelet d’échecs

Tu ne sais pas de quoi demain sera refait

Personne n’est à l’abri d’une bonne idée, d’un grand amour

Paraît qu’on peut même apprendre à s’aimer soi-même

On n’a pas besoin de toi, on a déjà mille suicidés par année

Au Québec, plus ou moins 3 par jour, chaque jour

Un suicide toutes les 40 secondes dans le monde

Les cadavres du désespoir en surnombre, on n’a pas besoin de toi!

Attends, vis encore un peu, plus fort, moins mal, autrement

Mais ne te tue pas

Peut-être que tu l’oublies, ou qu’il te reste à le rencontrer

Mais quelque part, quelqu’un a besoin de toi.

***

Ligne prévention suicide 24h/7 :

1-866-appelle / 1-866-277-3553 »

Source: Radio-Canada