Annie-Soleil Proteau lance un puissant cri du cœur pour dénoncer le système de santé du Québec
Un beau témoignage !
La ravissante Annie-Soleil Proteau est une femme brillante qui n’a pas peur de sortir publiquement pour s’exprimer. Récemment, elle a fait une sortie percutante pour parler du système de santé du Québec, qui est « malade » selon elle. Annie-Soleil a publié un long et touchant message pour tenter de faire bouger les choses.
En 2021, Annie-Soleil Proteau avait produit un documentaire très touchant afin de partager l’histoire de sa grand-mère et parler du système de santé du Québec. Malheureusement, les choses ne bougent pas suffisamment rapidement et plusieurs personnes âgées en souffrent encore aujourd’hui.
Sur Instagram, elle a fait une publication pour dénoncer à nouveau le système de santé du Québec, qui est « malade » selon elle. Voici son touchant message :
''La jaquette verte papparmane. Le long corridor beige jauni. Les bleus sur son bras, tellement carabinés d’aiguilles qu’ils sont devenus des mauves. Bienvenue au royaume de l’arc-en-ciel, celui où ça ne va pas juste « bien aller ».
- Annie Soleil Proteau
Ma grand-mère veut sortir de son lit pour aller à la salle de bains. Je ne peux pas l’aider toute seule : on m’a expliqué que c’est trop dangereux que je l’échappe et qu’elle se blesse. Elle sonne avec sa clochette. Une demi-heure passe. Je sonne avec sa clochette. Une heure de plus, toujours personne.
Elle n’a jamais sacré de sa vie ma grand-mère, mais là, à l’hôpital depuis des semaines, obligée encore de se soulager dans la culotte de confort qu’on lui a mise, elle n’en peut plus de s’échapper dans sa propre dignité. « Je le sais que c’est pas la faute des préposés ni de personne ici. Je le sais ! Ils font leur possible ! Je suis assez allée à la chimio de ton grand-père pour en avoir vu des ministres, un pis un autre, couper dans notre santé, pis couper encore ! Là je suis fatiguée Annie… Je suis fatiguée, crisse… » Couper dans NOTRE santé. Ça me saisit, autant que la souffrance muselée dans son crisse...
Ç’a pris 2 heures et 15 minutes pile, cette fois-là, avant quelqu’un vienne l’aider.
On ne meurt pas de ça, faire ses besoins dans une culotte-conçue-pour-les-besoins. Ce n’est pas l’urgence la plus urgente. Sauf que cette histoire, elle est révélatrice d’une urgence qui hurle à tue-tête. Cette histoire, elle arrive des centaines de fois, chaque jour. Elle surligne en gras et en fluo à quel point on est en manque de temps, de soins, de personnel, de tout ce qui est nécessaire quand une personne hospitalisée demande de l’aide.
Et cette histoire, elle date d’il y a déjà 6 ans. 6 années où rien ne s’est amélioré. Au contraire.
Ces derniers mois, j’ai recommencé à fréquenter le système de santé. On le sait qu’il est malade, notre système. Alors pourquoi la clochette pour le sauver ne sonne pas plus fort que ça ? Elle devrait s’époumoner la clochette. Aboyer, rugir en lion affamé.''
Puis, dans les commentaires, elle aussi publié la suite de son message :
''À Noël, je vous parlais de Marie, cette femme formidable qui a fondé Soins à la maison avec son ami Paul-André, et qui consacre sa vie à aider les personnes qui ont besoin de soins à domicile. Et bien Marie vient de me raconter quelque chose qui me plonge dans un choc majeur : chez Soins à la maison, ils reçoivent de plus en plus de demandes pour aller prendre soin des patients… dans les hôpitaux !!!
- Annie-Soleil Proteau
Des familles engagent leur équipe pour pallier au manque de soins dans les milieux hospitaliers. Marie me dit que ces travailleurs du privé sont devenus très présents dans notre système public. Même dans les meilleurs endroits, les patients n’obtiennent ni l’attention ni les soins qu’ils devraient recevoir, alors les familles – celles qui en ont les moyens - complémentent les soins, en engageant de l’aide privée à l’hôpital. Ce n’est pas normal !
Et pourtant, ça semble devenu la norme de voir des travailleurs de la santé épuisés, vidés, furieux, de n’avoir ni le temps ni les ressources pour offrir les soins adéquats à leurs patients.
Ça semble devenu la norme de voir des familles désespérées, qui ont le cœur cassé en mille, parce que la personne qu’elles aiment ne reçoit pas les soins appropriés.
Ça semble devenu la norme, d’être effrayé de vieillir. De se sentir coupable d’avoir besoin d’être aidé. D’avoir peur des soins qu’on recevra – ou pas.
Marie a beau tout donner pour Soins à la maison, elle le sait aussi, que ça ne devrait pas être normal que son entreprise soit appelée en renfort dans les hôpitaux. Ça nous bouleverse profondément toutes les deux, que ce ne soit pas tout le monde qui ait accès à ce que Soins à la maison offre : des soins professionnels, mais tellement plus aussi. Son équipe a le luxe du temps pour être un soutien émotif, une stabilité, de la compagnie pour les gens. Ils deviennent de la famille. Le grand rêve de Marie, c’est qu’on redonne au système de santé les moyens d’offrir de tels soins à tous, équitablement, sans égard au revenu.
Ça me fait rager, mais c’est une réalité : ça déborde de partout pour les soins au public, et les soins au privé ne sont pas accessibles financièrement pour tout le monde. Pourtant, Marie et son entreprise ne sont vraiment pas riches : elle et son équipe se démènent, pour des raisons très touchantes, pour tenter de combler les manquements graves de notre système actuel, qui ne fonctionne pas. Les failles sont là, creuses comme le Grand Canyon, et on y tombe, et on y tombe encore sans fin…
J’ai répété souvent que les travailleurs de la santé ont une vocation qu’ils portent à bout de bras, et à bout de cœur. Mais il ne faut surtout pas oublier que ce qu’ils font, c’est une profession. Donner des soins, ça se fait avec des compétences, pour lesquelles ils ont étudié. Ça me dépasse complètement que dans notre système, les décideurs semblent oublier que les soins de santé, c’est d’abord humain : ce sont des personnes, sur qui tout tient.
On se doit d’améliorer leurs conditions de travail, si on veut améliorer nos conditions de soins. Leur fournir des appuis, du temps, une organisation sensée du travail. Ces gens-là doivent obtenir des salaires qui reflètent la véritable valeur de ce qu’ils font. Se sentir respecté et valorisé, quand on prend soin de personnes vulnérables qui souvent ne survivraient pas sans nous, ça me semble être un infime minimum.
Pour ça, il faut de l’argent. Pas faire des promesses électorales, pour ensuite construire des budgets qui ne suffisent pas pour ce qui n’aura été que des… fausses promesses.
On refuse également de s’adapter aux besoins actuels, ceux d’une population qui vieillit, et qui souhaite demeurer à la maison le plus longtemps possible. C’est de plus de soins dont on a besoin, où qu’ils soient donnés. Pas de plus de bâtiments à laisser comme legs…''
Voyez la publication plus bas :
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